Au lendemain de la Semaine sans Pesticides, qui s’est déroulée du 20 au 30 mars, et dont vous avez sans doute entendu parler, nous n’épiloguerons pas longuement sur les dangers, bien réels, tant au niveau de la santé que de l’environnement, de ces substances toxiques, mais attirerons surtout l’attention sur la responsabilité de tout un chacun pour faire en sorte que leur utilisation soit réduite au strict nécessaire.

Les pesticides au sein de l’espace public : une fatalité ?

A l’heure où les dangers des herbicides et autres pesticides pour la santé et l’environnement font de plus en plus la une, de nombreuses Communes ont réussi le pari de réduire drastiquement l’utilisation de telles substances, voire de les supprimer totalement.

Les pouvoirs publics doivent en effet pouvoir montrer l’exemple ! Pour Ecolo, l’exemplarité de leurs pratiques en matière d’usage des pesticides contribuera aussi à l’évolution des mentalités de la population par rapport à la présence d’herbes et de plantes sauvages dans l’espace public, mais aussi dans leur jardin…

Notons que des évolutions législatives, encouragées par l’Europe, sont d’ailleurs attendues en ce sens. Ainsi est-il question d’une future interdiction (avec possibilité de dérogation dans des cas très limités) de tout épandage sur le domaine public. Les Communes sont donc invitées, dès à présent, à revoir leur politique de désherbage (gestion différenciée, mise en œuvre de plans de désherbage,…)

Mais parce que le passage à une autre manière de gérer les espaces verts n’est pas nécessairement chose aisée quand les habitudes sont ancrées profondément, de nombreuses Associations proposent leur aide et leurs conseils aux Communes.

Parmi les aides disponibles, citons la mise à disposition de conseils de spécialistes afin de procéder à une gestion différenciée des espaces verts communaux, … Non seulement l’environnement et la santé des citoyens en sortiront gagnants, mais également les finances communales. Pensons-y !

Ne dit- on pas : « Quand on veut, on peut » ? Alors, qu’attendons-nous ?

Montrer l’exemple, oui, car les particuliers ont aussi un rôle à jouer !

Rappelons donc qu’une réduction du recours à ces produits dans les espaces publics ainsi que dans les jardins n’a, au vu de l’impact sanitaire et environnemental de ces substances, rien d’une lubie d’écologistes.

Saviez-vous en outre que les particuliers consomment près d’un tiers des pesticides vendus sur le territoire ? Ou encore qu’environ 2700 tonnes de pesticides sur les plus de 8000 tonnes de matières actives mises sur le marché sont utilisées par des particuliers ? Ces chiffres sont loin d’être négligeables et nous poussent à nous interroger sur nos comportements. En effet, l’emploi de tous ces produits est-il réellement indispensable ? N’existe-t-il pas des méthodes alternatives permettant d’atteindre les mêmes objectifs, à moins que les objectifs, eux-mêmes, ne soient remis en question… La moindre petite pousse verte doit-elle réellement être éradiquée ou maîtrisée ?

Par ailleurs, les enquêtes sur l’utilisation des pesticides montrent que les particuliers sont souvent très mal formés pour une utilisation sans risque des produits et, quand ils le sont, omettent souvent, par facilité ou rapidité, d’appliquer les conseils préconisés sur l’étiquette du produit qu’ils vont épandre.

Si vous en êtes encore à utiliser ce type de produits, n’est-il pas temps de remettre certaines de vos pratiques en cause ? Ayant fait de la lutte contre les pesticides son cheval de bataille, l’asbl ADALIA (www.adalia.be) dispense une série de conseils, également aux particuliers, afin de mettre fin au « réflexe pesticides » dès l’observation d’un problème sur une plante, notamment.

Et, si vous ne pouvez vraiment vous en passer, sachez que le Comité régional Phyto (http://www.crphyto.be) dispense, quant à lui, une série de recommandations d’usage afin de réduire (et non de supprimer !) les impacts de ces produits sur votre santé ainsi que sur l’environnement.

Enfin, si vous avez « décidé d’arrêter », rappelons la possibilité de ramener vos anciens pesticides et leurs emballages au sein des Parcs à conteneurs.