La situation :

 En septembre dernier, une importante pollution a semé la désolation dans le Bocq à Achet. Une centaine de poissons sont morts ainsi qu’un nombre important d’autres espèces vivant dans la rivière. Plus de dix ans seront nécessaires pour restaurer la faune et la flore du Bocq. Or, le Bocq fait partie du patrimoine naturel de notre commune et est caractérisé par un écosystème particulier d’eau calcaire. De plus, depuis plusieurs années, des fonds européens et régionaux ont été investis pour réhabiliter le cours d’eau. Cette dernière pollution n’est donc pas à prendre à la légère. Elle ne doit pas non plus cacher le constat de certains riverains du ruisseau qui observent régulièrement des phénomènes de pollution plus minimes.

La cause se trouve dans l’absence d’épuration des eaux usées. Ainsi, à partir d’Emptinne en passant par Achet jusque Hamois, celles-ci se déversent directement de l’égout au ruisseau, fragilisant de manière importante le milieu aquatique. Au fil des années, les rues ont été égouttées les unes après les autres ramenant les eaux usées au même point d’induction dans le Bocq. Nous assistons donc tout simplement à une amplification d’un point noir environnemental. De plus, les habitants ont une mauvaise connaissance de cet état des lieux. Peu savent que leurs éviers sont raccordés au Bocq, sans passage par une station d’épuration.

Face à cette situation, la commune doit réagir. Un courrier de sensibilisation a été envoyé aux habitants de Achet (voir ici : Courrier aux habitants) et nous avons appris au conseil communal qu’un atelier sur le thème des rivières sera organisé lors de la journée de l’environnement. A ce stade, relancer une sensibilisation des citoyens c’est bien mais totalement insuffisant. Les citoyens peuvent prendre leur responsabilité mais la commune doit également prendre le problème à bras-le-corps et passer à l’action.

Or, la commune peut prendre la main grâce à une nouvelle convention avec la SPGE (Société Publique de la Gestion de l’Eau). Cette convention d’assainissement rural peut, à l’initiative de la commune et quand une zone s’avère prioritaire, être conclue pour partager les coûts de construction d’une station d’épuration et pour faire avancer les choses plus rapidement. Les provinces peuvent faire partie de cette convention, comme l’État fédéral, des privés, des associations, etc. 

Ce qu’ECOLO Hamois a demandé au conseil communal d’octobre :

Nous avons voulu tout d’abord en savoir plus concernant la manière dont la crise a été gérée, si la source de la pollution avait été trouvée et quelles actions étaient envisagées pour qu’un tel accident ne se reproduise plus.

Ensuite, l’objectif de ECOLO Hamois pour le conseil communal du 2 octobre 2017 était d’arriver à une décision d’actions unanimes, sortant du clivage majorité/opposition. Tout le long de la séance, nous avons essayé d’être constructifs pour au moins arriver à un résultat concret et ne pas terminer sur le vote habituel.

Nous avons mis sur la table : (Pour voir le Point déposé) 

 – Le commencement d’une forte campagne de sensibilisation

Nous saluons le courrier envoyé aux habitants de Achet et l’atelier qui sera organisé lors de la journée de l’environnement. Cependant, nous demandions qu’un courrier plus conséquent soit envoyé à tous les habitants de la commune. Tous les villages de l’entité sont concernés. Nous voulions également que ce courrier soit rédigé en collaboration avec des experts et mette l’accent sur les solutions possibles pour réduire notre consommation de produits ménagers chimiques et polluants.

La recherche active d’informations concernant la procédure possible avec la SPGE

Il nous paraissait essentiel de se pencher sérieusement sur cette convention pour faire avancer les choses plus vite au niveau de la construction d’une station d’épuration. 

Les réponses (décevantes) du collège : 

La commune ne sait toujours pas d’où provient exactement la source de la pollution comme la Région wallonne n’est pas venue constater les dégâts. Le collège déplore ce manque d’intérêt de leur part … Mais en reste là. Pire même, cela prouve selon eux que la pollution n’était pas si grave si la Région ne s’est pas déplacée. Face à l’ampleur de l’accident, une pression du collège devait être entreprise pour que des échantillons soient prélevés.

Concernant la sensibilisation, aucune autre action ne sera plus prise en ce sens. Un courrier envoyé à un seul village aura donc suffi à régler le problème.

Concernant la procédure de convention possible avec la SPGE :

Il est nécessaire d’avoir une reconnaissance comme point noir pour y participer. Le collège n’a pas été plus loin. Or, c’est ce dernier qui doit prendre l’initiative et, surtout, celle-ci ne coûte rien. Vu le faible nombre de communes ayant déjà réalisé la démarche par le passé, il y a de fortes chances que ce soit accepté si Hamois est dans les premières.

Le collège a avancé des chiffres farfelus, basés sur aucune recherche fiable. A la place des six millions d’euros avancés par l’échevine empêchée, il y a plutôt cinq versions possibles dont les coûts vont de deux à six millions d’euros. La première étape serait donc de demander une étude. De ce coût, la commune aurait à payer 40% de la somme totale. Rappelons que d’autres acteurs peuvent également participer financièrement.

En conclusion, le collège n’a fait aucune recherche sérieuse sur cette convention et laisse la situation en l’état en noyant le poisson sous des informations erronées. Les excuses données prouvent seulement qu’aucune pression politique pour défendre le Bocq n’a été entreprise.

Dernière remarque, un peu pour rire (jaune). Il semblerait qu’il n’y ait plus de trace de la précédente pollution aux hydrocarbures de l’année dernière à Achet. Oui oui, les nombreux poissons morts cette fois-ci prouvent que la vie est revenue dans le Bocq. Pas de quoi s’inquiéter donc.

Résultat final :

Vous l’avez compris : l’attitude constructive que nous avons voulu amener au conseil communal a vite été balayée pour se transformer en un débat houleux et stérile dont rien n’en est sorti. Même malgré l’amendement du point déposé (seule la demande de continuer la sensibilisation a été soumise au vote), celui-ci n’a pas trouvé la faveur de la majorité.

C’est sûr notre optimisme en a pris un coup devant ce refus basé seulement sur le mépris de la minorité. Il semblerait que nous ne sortirons jamais du schéma inconstructif « Majorité contre Opposition » à Hamois. Le Bocq et ses riverains méritaient mieux que ça. 

Et maintenant ?

 Vous retrouverez dans notre prochain périodique Hamois-sous-Vert, des idées de solution pour diminuer notre dépendance aux produits ménagers toxiques. Lors de notre fête de l’Automne le 1er octobre, un atelier était d’ailleurs organisé sur ce thème.

Une question parlementaire a été déposée par Stéphane Hazée, notre député au gouvernement wallon (Question Hazée et Réponse du ministre). Par ailleurs, une question écrite va être envoyée par notre groupe au collège pour recevoir plus d’informations. 

Plus dinfos :

  • Les Articles de MaTélé : 
    • https://www.matele.be/cet-habitant-de-hamois-pourra-utiliser-sa-station-d-epuration
    • https://www.matele.be/des-centaines-de-truites-retrouvees-mortes-dans-le-bocq
    • https://www.matele.be/d-ici-dix-ans-99-a-100-des-eaux-des-menages-seront-traitees