Gouverner, c’est prévoir

Dans les 50 années à venir, le territoire wallon devra faire face à une importante croissance démographique, et ce dans un contexte de raréfaction des ressources énergétiques. C’est pour faire face à ce défi majeur que nos ministres wallons de l’Aménagement du Territoire et du Logement, Philippe Henry et Jean-Marc Nollet, ont lancé une consultation visant à promouvoir les zones les plus adéquates pour l’implantation de nouveaux logements et de services dans nos communes.

Qu’entend-on par « Noyaux d’habitat » ?

Ce sont les parties du territoire urbanisé de Wallonie et de nos communes, en ce compris rurales, qui présentent les meilleurs atouts au niveau de la mobilité, de la mixité des fonctions, de l’accès aux services divers (proximité des gares ou des lignes de bus, des commerces, des écoles, des pôles d’emploi, des pôles culturels,…)

Une urgence malheureusement encore mal comprise

• Cette demande a fait l’objet de nombreuses réactions inquiètes ou franchement hostiles, principalement de la part de mandataires de communes rurales, la crainte majeure exprimée étant de voir se désertifier leurs régions.

• Pourtant, à aucun moment, il n’a été question de ne plus permettre d’urbanisation dans les zones non reprises en noyaux d’habitat, mais bien de favoriser, par une discrimination positive, les zones dans lesquelles il sera plus facile d’avoir accès à la mobilité et aux services, comme évoqué ci-dessus. Le rêve de la villa quatre façades en pleine nature, avec un garage pour deux voitures, n’est plus tenable, tant d’un point de vue écologique qu’économique, au vu du prix toujours croissant et de la raréfaction des produits pétroliers.

• Par ailleurs, nous ne ferons pas l’économie d’une réflexion sur
l’urbanisation des villages non repris en noyaux d’habitat. Faut-il continuer à étendre les lotissements en ruban le long des voiries, très coûteux en termes d’équipements collectifs ? Un recentrage de l’habitat au cœur des villages, autour des écoles et des espaces publics, l’aménagement de cheminements doux permettant aux jeunes et moins jeunes de circuler à pied ou à vélo sans danger dans leur village, ou permettant d’en rejoindre un autre, sont autant de démarches qui compléteront valablement notre approche.

• Plutôt que de menacer la ruralité, cette démarche devrait au contraire en préserver l’essence en utilisant de façon parcimonieuse les terres agricoles et forestières, le potentiel « vert » de la ruralité. Une vraie campagne, qui préserve toutes ses qualités, complémentaire d’une vraie ville, agréable à vivre.

• Nous appelons donc instamment nos édiles, plutôt que de critiquer en bloc cette « nouvelle lubie d’Ecolos », à mettre en place les conditions pour qu’un débat citoyen et une réflexion sur ce sujet des « noyaux d’habitats » puissent prendre place au sein de la commune. Une telle démarche nous confirmerait que le pas positif fait par la Commune via le lancement de l’Opération de Développement Rural n’est pas que pure cosmétique à l’approche de certaines échéances électorales…