Vous êtes nombreux, très nombreux même, à vous inquiéter de la situation dans notre commune.

Rappelons tout d’abord, outre leur caractère esthétique, toute L’UTILITE DES HAIES, tant au niveau de leur rôle dans le maillage écologique, et donc le maintien de la biodiversité, qu’au niveau de l’agriculture.

Sur ce dernier point, en plus de leur fonction évidente de « barrières » pour le bétail quand elles sont taillées basses, comme dans le pays de Herve, les haies offrent de multiples autres avantages, parmi lesquels :

• Une régulation au niveau du microclimat de la prairie ou du champ: fraîcheur en été (évapotranspiration et retenue de la rosée), barrière au vent en hiver.

• Un rôle dans l’alimentation des nappes aquifères, tout en luttant contre l’érosion des sols: en effet, au lieu de dévaler au grand galop dans les habitations avoisinantes ou sur les routes, l’eau s’infiltre dans le sol grâce au réseau racinaire et va rejoindre les nappes. Par ailleurs, les haies composent une barrière mécanique aux vents : à titre d’exemple, une longueur de 1m de haie protège 10 m de sol en prolongement.

• Ensuite, grâce au « réseau » qu’elles forment, les haies libres ont une fonction de conduction (réseau écologique) pour plusieurs espèces à qui elles offrent « le gîte et le couvert ». Or, ces espèces dites « auxiliaires de l’agriculture » jouent un rôle important dans la régulation des populations de ravageurs, etc….

• Enfin les haies composées d’arbres fourragers (frênes,…) et d’arbustes à petits fruits apportent un complément alimentaire apprécié de tous les animaux domestiques et sauvages, mais aussi des humains !

Néanmoins, pour pouvoir assurer ces différents rôles, il ne faut pas compter sur la haie basse coupée au carré ! Laissons la haie pousser un minimum (et entretenons- la environ tous les 7 ans). Quant au bétail, il se chargera de lui faire un « élagage de circulation », ce qui lui donnera son aspect caractéristique de « haie vive ».

C’est d’ailleurs parce que les haies remplissent de telles fonctions que, face à une haie, on ne peut pas tout faire ! Ainsi la législation impose-t-elle (art. 84 de la CWATUP) un permis d’urbanisme pour l’arrachage ou l’abattage de certaines haies ou arbres (notamment lorsqu’ils sont dits « remarquables » ou lorsqu’ils constituent un alignement particulier).

Or, toutes les semaines, nous recevons des témoignages: arbres abattus, haies arrachées, haies abîmées car taillées par des machines de fauchage non adaptées, arbres mis à mal par les intempéries et que l’on abat sans autre forme de procès.

Mais au fait, quelles sont les obligations de la Commune en la matière ?

Un des boulots de la Commune est de veiller à ce que tout un chacun respecte ces quelques règles permettant de sauvegarder ce patrimoine aux multiples services. Mais ce n’est pas tout ! En tant qu’autorité gestionnaire du bien public, et donc de notre patrimoine arboré, Celle-ci a également pour mission de faire en sorte que nos enfants et petits-enfants aient aussi des arbres à admirer plus tard…

Il existe, sur ce dernier point, une liste des arbres remarquables, que la Commune est en principe tenue de mettre à jour annuellement avec, comme obligation particulière pour cette année, une demande de la part de la Région wallonne de faire un recensement global de l’ensemble des arbres et haies reconnus comme « remarquables » sur le territoire de la commune. Cette liste devant être remise pour le 31 mars, nous ne manquerons pas d’interroger les mandataires communaux sur la façon dont cette demande a été rencontrée.

Quoi qu’il en soit, outre le fait d’être répertoriés sur une liste, ces arbres nécessitent une attention particulière. Or, à ce sujet, nous n’avons connaissance d’aucune politique de conservation des arbres déjà recensés comme tels. Pire : nous n’observons pas de plantations de nouveaux arbres à des endroits choisis dans la commune pour remplacer les arbres qui ont été abattus (parce qu’abîmés lors de la tempête de juillet 2010, par exemple). Or, si nous voulons demain des arbres – remarquables ou non-, c’est aujourd’hui qu’il faut planter !

Il est donc grand temps de s’y mettre. Pour ce faire, il serait opportun que la Commune s’adjoigne, dès à présent, les services d’un expert arboriste pour l’aider à effectuer l’entretien des arbres de cette liste ainsi que pour la conseiller dans le choix des essences et des lieux pour de nouvelles plantations.