On pouvait craindre une mascarade, ce sera peut-être pire

4 mai 2011 | Après la catastrophe de Fukushima, quand l’émotion était vive, les chefs d’Etats des gouvernements européens ont annoncé fin mars dernier la mise en œuvre de tests de sécurité « draconiens » concernant la sécurité des installations nucléaires dans les pays de l’Union, incluant toutes les hypothèses d’accidents possibles (cf. le rappel des déclarations de quelques leaders européens en annexe).

Comme l’a révélé la presse allemande aujourd’hui et comme l’a confirmé la présidence hongroise de l’Union européenne, l’Europe fait toutefois « marche arrière toute » sur les exigences à prendre en compte par ces tests de sécurité. La Commission planche en effet sur des scénarios n’incluant que l’impact de catastrophes naturelles sur les centrales nucléaires. Les dangers liés par exemple aux chutes d’avions ou au terrorisme n’étant plus retenus, il s’agira donc de tests de sécurité bradés.

Pour les écologistes, les exigences en matière de sécurité nucléaire ne peuvent être revues à la baisse une fois l’émotion populaire retombée. Face à cette soudaine faiblesse européenne, le groupe Ecolo-Groen ! demandera l’urgence demain à la Chambre sur la prise en considération de sa proposition de résolution (voir fichier pdf attaché) sur les tests de sécurité nucléaire qui doivent être menés en Belgique.

Ecolo demande notamment :
– que les risques liés à des événements ou des successions d’événements (comme au Japon) peu probables soient reconnus et intégrés dans les « stress tests » et notamment les chutes d’avion, le piratage informatique ou les attentats terroristes ;
– que les tests quantifient l’impact sur les populations et l’impact socioéconomique d’un accident nucléaire ;
– que les sites de Mol-Dessel et Fleurus soient intégrés dans les tests de sécurité ;
– que des experts internationaux indépendants puissent participer aux tests de sécurité en Belgique ;
– que les résultats des tests soient rendus publics ;
– que la Chambre puisse se saisir de ces résultats pour décider des mesures contraignantes (y compris la fermeture d’un site) à prendre en cas de problèmes relevés par ces stress test.

Pour les écologistes, une catastrophe nucléaire aurait des conséquences parfaitement désastreuses et ingérables sur la population et l’économie belge. Les exigences en matière de sécurité nucléaire ne peuvent donc être bradées comme s’apprête à le faire la Commission européenne, encouragée par trop d’Etats membres. De quel côté se rangera la Belgique ?

Plus d’infos: http://web4.ecolo.be/?On-pouvait-craindre-une-mascarade